Les carrières

S’il est un endroit où l’on peut évoquer les anciennes carrières de grès et la vie des ouvriers carriers, c’est bien à Saint-Chéron.

D’une part, ces carrières de grès étaient, et de loin, les plus importantes de toute l’ancienne Seine-et-Oise ; d’autre part, elles ont laissé de nombreuses traces dans la physionomie des buttes et des plateaux qui nous entourent.

Enfin, entre 1900 et 1914, plus de 450 hommes y travaillaient quotidiennement et, aujourd’hui encore, nombre de leurs descendants vivent dans la région.

Entre Saint-Chéron et Souzy la Briche, sur le plateau de la Petite Beauce, la dalle de grès a 4 mètres d’épaisseur sur 1000 de largeur, et plusieurs kilomètres de longueur.

Les terrains de camping et de naturisme sont notamment implantés sur le site d’anciennes carrières.

Saint-Chéron au temps des carrières

La pierre de grès a longtemps été utilisée comme matériau de construction dans les maisons particulières et les édifices religieux à cause de sa structure compacte et facilement taillable. Son emploi dans la construction des routes est plus tardif, mais son exploitation a connu un essor important dans notre village dès la mise en place de la voie ferrée qui relie Paris à Vendôme en 1865.

Les carrières de Saint-Chéron étaient spécialisées dans le façonnage des pavés de grès destinés à la voirie, bordures de trottoirs et pavés. Le matériau devait d’abord être découvert, et les quelques mètres qui les recouvrait étaient déblayés par les bretons. Les blocs étaient ensuite détachés du banc avec de la poudre noire dont la fabrication se faisait au moulin de la Rachée à Sermaise. Les italiens étaient spécialisés dans la taille et la mise en forme des pavés. Le débardage se faisait d’abord à l’aide de tombereaux attelés, mais la destruction des chemins que les exploitants devaient remettre en état, les a incités à mettre en place un réseau de rails et un système de wagonnets qui facilitaient les transferts vers la gare de marchandise.

D’abord tractés par des chevaux, puis par une locomotive à vapeur, les pavés étaient acheminés depuis la grande carrière de « Madagascar » (nom donné en raison de la chaleur qui y régnait) du Bois des Roches jusqu’à la grande forge aux confins de la Butte à Moret. Les wagonnets étaient acheminés près du chemin de Mirgaudon, par un système ingénieux de poulies et de câbles, les wagonnets pleins remontaient les wagonnets vides.

De là, un conducteur prenait la commande d’un convoi de plusieurs wagons qu’il était chargé de conduire jusqu’à la gare de marchandise. Dans ce secteur, c’est la pente qui fournissait la force motrice et il fallait suffisamment d’élan pour passer la rivière de l’Orge, afin de remonter après l’avoir dépassée jusqu’au quai de transit. On remontait ensuite les wagonnets vides à l’aide des chevaux jusqu’au chemin où ils étaient pris en charge par le plan incliné.

La dernière grande carrière du Bois-des-Roches ferma en 1945.