La statue « Paternité » sort de l’anonymat
Nombreux sont celles et ceux qui se sont assis dessus lorsqu’ils étaient enfant, sans savoir ce qu’elle représentait… Elle a également servi à immortaliser le bonheur de nombreux mariés… La sculpture de pierre qui est installée dans le parc de la mairie depuis plus de 40 ans fait partie du paysage Saint-Chéronnais, mais peu de gens connaissent son histoire !
Samedi 1er avril, la municipalité a organisé une petite cérémonie afin de lever enfin le voile sur l’histoire de cette statue, dont voici le récit :
La sculpture est commandée à Jacqueline Badord (1917-2013) par le Chanoine Connan, alors curé de l’église Saint-Séverin à Paris, avec lequel elle était très liée, tout comme son mari, le sculpteur Olivier Descamps. Cette sculpture devait représenter Saint Joseph à l’Enfant.
Un bloc de pierre de cinq tonnes est alors installé dans le jardin qui jouxtait l’église, et cette statue sera sculptée par Jacqueline Badord et son mari durant cinq mois. Elle est inaugurée en 1953 par Monseigneur Feltin, Archevêque de Paris.
En 1975, la paroisse de Saint-Séverin doit vendre le terrain où se trouve la statue et se pose alors la question de son devenir. Il fut proposé au couple de sculpteurs de la reprendre mais ces derniers habitaient un appartement à Paris…
C’est alors qu’ils l’ont proposée à leurs amis de longue date : la famille Vuarnesson, nouvellement arrivée à Saint-Chéron et disposant d’un grand jardin. Malheureusement, il n’était pas possible d’acheminer la statue dans ce jardin, situé derrière la maison, faute d’un accès assez large pour faire passer un véhicule.
Les Vuarnesson décident alors de s’adresser à leurs voisins de l’avenue de Dourdan : Paul Flamand, fondateur des éditions du Seuil, et Marguerite Flamand, conseillère municipale à Saint-Chéron. Cette sculpture pourrait-elle intéresser la municipalité ?!
Mme Flamand est alors allée la voir sur place pour l’apprécier, avant de la proposer au conseil municipal : c’était un don, seuls seraient à payer les frais de transport. La proposition fut adoptée et la sculpture fut ensuite déposée sur la pelouse du parc, face à la mairie (en 1975).
De religieuse, la statue est devenue laïque et républicaine, et il fallut lui donner un nom… En concertation avec les sculpteurs, il fut décidé de l’appeler « Paternité » !
À la vente de sa maison en 2021, Mme Edith Vuarnesson avait à cœur de mettreen lumière l’histoire de cette sculpture afin qu’elle sorte enfin de l’anonymat. Elle a donc rencontré à l’époque M. Jean-Marie Gelé, Maire de Saint-Chéron, afin d’organiser cette cérémonie.
S’il a fallu un peu de temps, c’est avec une grande émotion qu’elle a dévoilé avec M. le Maire la plaque de la statue, en présence de ses enfants mais également de ceux du couple Flamand.
Toutes les personnes présentes ont été touchées par l’histoire, jusqu’ici « secrète », et Jean-Marie Gelé a remercié Edith Vuarnesson et ses enfants pour leur attachement à l’histoire de notre ville.